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CMA-CGM/Cargo

Son impressionnante surface financière (un résultat d’exploitation égal au… chiffre d'affaires d’Air France) et la place prépondérante qu’il occupe désormais dans la gouvernance de la holding (3ème actionnaire de très peu immédiatement derrière les deux Etats) laisse augurer des ambitions de ce mastondonte ou du moins de sa capacité à récupérer la maîtrise de notre groupe au premier retournement de conjoncture. 


Cette position génère donc des perspectives pour l’emploi pilote mais aussi des risques d’assaut à moyen terme sur notre capital et notre gouvernance.


Dès lors qu’aucune condition sociale n’a été négociée, et que le partage de l’activité cargo incrémentale reste plutôt vague (pas de Prod Balance clairement définis cette fois), nous pouvons nous attendre à des difficultés bien supérieures à celles engendrées par le rapprochement avec KLM.


Les (con)torsions imposées aux contrats pilotes dans le cadre du détachement chez Transavia (pourtant créée et contrôlée par Air France) suffisent à imaginer l’énergie qu’il faudrait mobiliser pour réellement piloter, à nos conditions, les futurs avions de CMA-CGM, et y maîtriser les dits contrats.


Il convient donc de ne pas reproduire avec ce nouvel acteur externe ce qui s’est produit avec notre filiale : des années de combat pour rehausser le contrat social au niveau que nous lui connaissons et au prix d’une usine à gaz contractuelle. Tout bureau syndical doit s’inscrire dans cette vision de long terme et fixer un socle d’exigence dès le départ.


Le cargo d’Air France c’est 295 destinations dans 115 pays desservies quasi quotidiennement par les soutes de nos avions passagers.

CMA-CGM créée en février 2021 est un nouvel entrant qui se nourrira vite de notre positionnement majeur sur le marché qu’elle vise.

Si la solidité et le renom de sa maison-mère la rend éligible au partage des synergies, cette faible antériorité autorise AF-KLM à faire valoir sa maîtrise industrielle. Les pilotes que nous aspirons à représenter font partie intégrante de cette équation. Nous n’avons pas à rougir de notre place dans ces cockpits.


Donc, à eux les bateaux, à nous les avions, inscrits sur la liste de flotte Air France.

Par ailleurs la candidature ou la présence d’anciens ministres des transports au conseil de CMA-CGM laisse peu de doute sur la présence de l’Etat derrière cette consolidation du cargo français.

Ses ambitions stratégiques font certainement peu de cas de nos postures.

Il serait ainsi naïf de croire qu’un tel partenariat « privé » risquerait d’échapper au groupe si nous avions l’audace de revendiquer une place dans ces cockpits.


C’est pourquoi nous devons exprimer notre détermination auprès de la Direction Générale et trouver ensemble une solution qui préserve les intérêts de l’entreprise et des pilotes. 


Nous y sommes légitimes, c’est notre rôle.


Du reste, il n'est pas trop tard pour mener cette négociation qui n’est pas finalisée.


Ce sera même une de nos priorités.

CMA-CGM/Cargo: Texte
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